L. Marchand*a (Dr), V. Paulusb (Dr), C. Thivoleta (Pr), J. Vouillarmeta (Dr), P. Saintignyb (Dr)

a Service d'endocrinologie et diabète, Hôpital Lyon-Sud, Hospices Civils de Lyon, Pierre-Bénite, FRANCE ; b Service d'oncologie médicale, Centre Léon Bérard, Lyon, FRANCE

* lucien.marchand@chu-lyon.fr

Introduction:

Le nivolumab est un traitement de la famille des inhibiteurs de checkpoint immunitaire PD-1/PD-L1, permettant de restaurer une immunité anti-tumorale. L’hypophysite est une complication rare avec le nivolumab (<1%), et des cas de diabètes auto-immuns secondaires ont également été décrits. Cependant, l’apparition quasi-simultanée de ces deux complications n’a encore jamais été rapportée.

Observation:

Un patient de 55 ans atteint d’un carcinome pulmonaire pléomorphe métastatique (cancer rare et agressif avec cellules peu différenciés) a été traité en deuxième ligne par du nivolumab (9 cures). Dix jours après la dernière cure, il a présenté une altération de l’état général et un syndrome polyuro-polydipsique, révélant une hyperglycémie majeure (27.7 mmol/l) et une acido-cétose. L’Hba1c était à 8.2%. La recherche des auto-anticorps anti-îlots/GAD65/IA-2/ZnT8/insuline revenait négative. Une insulinothérapie par schéma multi-injections était requise pour le contrôle de ce diabète d’apparition brutale.

Un mois après, une anorexie, des nausées et une hyponatrémie ont fait découvrir une insuffisance surrénalienne d’allure centrale (cortisol effondré/ACTH bas (4ng/l)). La prolactine était initialement élevée (48.6ug/l,N<15.2), mais s’est normalisée 15j après et les autres axes hypophysaires étaient normaux. L’IRM hypophysaire réalisée un mois après était sans anomalie. L’insuffisance corticotrope persistait à 3 mois.

Ce diabète fulminant et cette hypophysite sont survenus dans un contexte de réponse tumorale prolongée inattendue à l’immunothérapie, persistant 7mois après la dernière cure.

Discussion:

Ces effets secondaires aux anti-PD1, bien que rares, doivent être connus car ils peuvent engager le pronostic vital. Il reste à determiner si leur présence témoigne d’une meilleure efficacité sur le plan tumoral.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.