J. Lelotte*a (Dr), C. Raftopoulosa (Pr), A. Mourin-Joureta (Pr), A. Michotteb (Pr), D. Maitera (Pr)

a CHU Saint-Luc, Bruxelles, BELGIQUE ; b UZ Brussel, Bruxelles, BELGIQUE

* julie.lelotte@uclouvain.be

INTRODUCTION : Récemment, une nouvelle classification basée sur des critères cliniques, radiologiques et histologiques précis a été proposée, permettant de grader les tumeurs hypophysaires en 5 groupes de potentiel d’agressivité différent (1).

CAS ET METHODES : 120 patients opérés pour un macroadénome hypophysaire non fonctionnel (MAHNF) ont été analysés rétrospectivement. Pour chacun d’eux, l’invasion des sinus caverneux/sphénoïdal par la tumeur a été étudiée sur l’IRM préopératoire. Le caractère prolifératif (atypique) a été retenu si deux critères sur 3 étaient présents : Ki67 ≥ 3%, plus de 2 mitoses/10 champs (400x) et/ou expression nucléaire de p53.

RESULTATS : 26% (n=31) des adénomes étaient prolifératifs et 57% (n=68) invasifs. Les lésions invasives étaient plus volumineuses (p < 0,001) et leur exérèse n’était que rarement complète (résidu post-opératoire dans 82% des cas). La répartition des MAHNF était de 32% de grade 1a, 11% de grade 1b (prolifératifs), 42% de grade 2a (invasifs) et 15% de grade 2b (prolifératifs et invasifs). Leur probabilité de récidive à 5 ans était respectivement de 20%, 49%, 44% et 100%. Le jeune âge, le caractère atypique et la présence d’un résidu postopératoire constituaient autant de facteurs prédictifs indépendants de récidive (p<0.025).

DISCUSSION : La nouvelle classification clinicopathologique se révèle très utile pour prédire le risque de récidive des adénomes hypophysaires non fonctionnels opérés. En particulier, les lésions de grade 2b ont montré une probabilité de récidive 5x plus grande que celles de grade 1a à 3 et 5 ans.

(1) Trouillas J. et al, Acta Neuropathol (2013) 126:123

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.