N. Lassoued*a (Mlle), A. Ben Abdelkrima (Dr), A. Maaroufia (Pr), M. Kacema (Pr), M. Chaieba (Pr), K. El Acha (Pr)

a Service d'endocrinologie, CHU Farhat Hached, Sousse, TUNISIE

* najwalassoued@yahoo.fr

Introduction : La découverte concomitante d'une hyperprolactinémie et d'un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) n'est pas rare au cours d'un bilan gynéco-endocrinien pour troubles du cycle. Trente pour cent des patientes atteintes de SOPK présentent une hyperprolactinémie légère et transitoire.

Patients et méthodes : Etude rétrospective à propos de 57 femmes suivies au service d'endocrinologie de Sousse pour SOPK.

Résultats : L'âge moyen des patientes était de 25,53 ans. Soixante treize virgule sept pour cent des patientes avaient des troubles du cycle à type d'oligo-spanioménorrhée et d'aménorrhée secondaire. La testostéronémie était > à 0,6 ng/mL chez 82,45% des patientes. L'échographie pelvienne a montré une dystrophie ovarienne chez 73,68% des patientes. Les critères diagnostiques du consensus de Rotterdam étaient réunis chez 47,36% des patientes. Par ailleurs la prolactinémie moyenne était de 387,85 µUI/mL avec une hyperprolactinémie modérée qui ne dépasse pas 2400 µUI/mL chez 14,21% des patientes. La prolactinémie s'est normalisée chez ces patientes au cours du suivi.

Discussion : La découverte d'une hyperprolactinémie chez une patiente ayant un SOPK doit conduire à un bilan étiologique rigoureux en éliminant notamment une macroprolactinémie. Par ailleurs, les hyperprolactinémies symptomatiques peuvent masquer un SOPK sous-jacent par le biais de l'inhibition de l'axe gonadotrope. De plus, elles peuvent donner des tableaux cliniques ( troubles du cycle, hyperandrogénie) et échographiques susceptibles de mimer un SOPK modéré. C'est pourquoi, en accord avec le consensus de Rotterdam, le SOPK doit rester un diagnostic d'exclusion, aprés avoir éliminé une hyperprolactinémie symptomatique et toutes les autres causes d'hyperandrogénie.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.