S. Benali*a (Dr), JL. Laboureyb (Dr), P. Caronc (Pr)

a Unité Médicale d'Activité d’endocrinologie, diabétologie et nutrition, Centre hospitalier de Carcassonne, Carcassonne, FRANCE ; b Unité Médicale d'Activité d'Oncologie, Centre Hospitalier de Carcassonne, Carcassonne, FRANCE ; c Service d’endocrinologie et maladies métaboliques, pôle cardiovasculaire et métabolique, hôpital Larrey, CHU de Toulouse., Toulouse, FRANCE

* samia.benali@ch-carcassonne.fr

Contexte : Le Nivolumab, anticorps monoclonal anti-PD-1, représente un traitement standard des formes métastatiques du CBNPC. Il peut induire des effets indésirables thyroïdiens (EIT) difficiles à dépister en raison de symptômes aspécifiques dans un contexte carcinologique. Nous rapportons l’incidence des dysthyroïdies induites par le Nivolumab parmi les patients atteints de CBNPC, traités entre octobre 2015 et décembre 2017.

Méthodes et Patients : Un bilan fonctionnel thyroïdien (TSH) authentifiant une euthyroïdie était réalisé avant l’initiation du Nivolumab puis répété (T4L, TSH) à chaque cycle. Parmi les 63 patients traités (42 hommes, 21 femmes, âge moyen 63 ans), six (5 hommes, une femme) ont présenté des EIT, soit une incidence de 9,5 % : une hypothyroïdie isolée (1,5 %), une thyrotoxicose asymptomatique (1,5%) et quatre thyroïdites biphasiques (6,3 %) ayant évoluées vers une hypothyroïdie permanente. Le délai médian d’apparition était de 8,5 semaines. 50% des patients présentaient une asthénie aggravant leur qualité de vie. Des anticorps antithyroïdiens étaient présents chez 3 patients dont un avait des anticorps anti-récepteur de la TSH; chez ce patient, une activité hyper-métabolique de la thyroïde a été observée au TEP 18FDG. Le Nivolumab a été suspendu pour cause de dysthyroïdie chez trois patients, dont un arrêt définitif chez un patient dont l’état général s’est dégradé.

Conclusion : La fréquence des EIT au cours d’un traitement par Nivolumab est importante, imposant de les dépister et les diagnostiquer afin de réduire leur morbidité. Une prise en charge efficace nécessite une approche multidisciplinaire entre médecin traitant, oncologue et endocrinologue.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.