F. Defrance*a (Dr), H. Topolinskia (Dr), C. Gillota (Dr), L. Vanhovea (Dr), C. Lemairea (Dr), E. Leteurtreb (Pr), B. Bouchindhommeb (Dr), R. Caiazzob (Pr)

a CH de Béthune, Béthune, FRANCE ; b CHRU de Lille, Lille, FRANCE

* fdefrance@ch-bethune.fr

Introduction :

Le goitre rapidement évolutif et compressif peut être difficile à prendre en charge. Nous rapportons le cas d’une patiente présentant un goitre atypique qui avait fait évoquer un lymphome thyroïdien.

Observation :

La patiente, âgée de 68 ans était adressée en consultation spécialisée pour goitre compressif évolutif en 3 mois, avec dyspnée, voix rauque. Ce goitre était globuleux, dur, avec signes compressifs (cornage, manoeuvre de Pemberton, dyspnée), associé à une thyroïdite franche (ATPO >8000 UI/L, N<30) et une TSH à 20 µUI/ml.

En échographie, il était extrêmement hypoéchogène et hétérogène, globuleux, sans nodule franc, prédominant à droite, sans adénopathie, volumineux (130 ml). On notait par ailleurs une calcitonine négative, ß2 µglobuline 2,9 mg/L (<2), LDH 270 UI/L (<250). La cytoponction était classée Bethesda 3. En TEP il s’agissait d’un volumineux goitre hypermétabolique prédominant à droite SUV max 9 mg/L, avec sténose trachéale. Devant ces atypies était proposée une biopsie chirurgicale qui montrait une thyroïdite plasmocytaire majeure.

Malgré la normalisation de la TSH sous Lévothyrox, ni le volume du goitre ni les signes compressifs n’étaient modifiés, justifiant une thyroïdectomie après corticothérapie. Les suites ont été simples et l'anatomopathologie a confirmé une « simple » Thyroïdite lymphocytaire.

Discussion

Ce cas illustre la potentielle sévérité clinique des thyroïdites d’Hashimoto qui peuvent amener à une indication de thyroïdectomie quand elles sont d’évolution rapide, compressives, ou en cas de doute concernant un lymphome (80% de thyroïdite associée), entité rare hétérogène, pour laquelle on connaît le faible apport de la cytoponction.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.