E. Bordeaua (Mlle), C. Periotb (Mlle), P. Perrina (Mlle), M. Nouvelb (Dr), F. Borson-Chazotb (Pr), M. Lapoirieb (Dr), V. Raverot*a (Dr)

a Laboratoire d'hormonologie du GHE, CHU de Lyon, Bron, FRANCE ; b Fédération d'endocrinologie du GHE, CHU de Lyon, Bron, FRANCE

* veronique.raverot@chu-lyon.fr

Introduction : Une femme de 64 ans a consulté en endocrinologie pour un bilan thyroïdien perturbé (TSH: 5.25mUI/L VR<4.2; FT4: 33.3pmol/L VR<22; FT3: 11.4pmol/L VR<6.8) faisant évoquer un syndrome de résistance aux hormones thyroïdiennes ou un adénome thyréotrope (bilan initialement réalisé à cause d'une fracture du poignet d'allure ostéoporotique). La clinique était peu marquée (palpitations, asthénie). Sur le plan familial, une sœur a été traitée pour une hyperthyroïdie, une autre a présenté un retard de croissance. La patiente a réalisé une IRM hypophysaire, un test dynamique à la TRH et une exploration génétique pour étayer le diagnostic.

Observation : Deux fournisseurs différents ont été utilisés : les analyses ont été effectuées sur Cobas de ROCHE pour la FT4 et sur Architect d'ABBOTT pour la TSH et la FT3. Les concentrations plasmatiques de la TSH, de la FT3 et de la FT4 étaient respectivement de 3,9mUI/L (VR <3.1), 3,45pmol/L (VR <4.9), et de 41,8pmol/L (VR <22). Devant les TSH et FT3 normales avec un réactif différent et le peu de symptômes cliniques, une recherche d’interférences analytiques a été faite. Après la neutralisation d’anticorps hétérophiles, la FT4 est mesurée à 15,9pmol/L.

Discussion : Les interférences analytiques liées à la présence d’anticorps hétérophiles sont théoriquement prévenues par les fournisseurs par l’ajout d’agents bloquants dans les réactifs. Cette protection est parfois insuffisante et ce cas nous rappelle l’importance de la communication entre médecins cliniciens et biologistes dans l’interprétation des bilans et la recherche d’éventuelles interférences pour éviter toutes explorations supplémentaires inutiles.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.