CO-62

V. Suteau*a (M.), C. Brieta (Dr), L. Gourdina (M.), P. Rodiena (Pr), M. Muniera (Dr)

a Département d'Endocrinologie CHU d’Angers, Institut MITOVASC, UMR CNRS 6015, INSERM 1083, Angers, FRANCE

* valentine.courant@chu-angers.fr

Introduction

Des études épidémiologiques et expérimentales in vivo mettent en évidence des effets reprotoxiques de perturbateurs endocriniens (phtalates (DBP, DEHP) et bisphénol A (BPA)). Ainsi, une association inverse entre la concentration de ces PE et celle en INSL3 a été retrouvée. Le récepteur de cette hormone sexuelle est RXFP2. La voie INSL3/RXFP2 est impliquée dans la fonction gonadique. Nous avons donc souhaité caractériser le rôle de RXFP2, dans le mode d’action de ces PE.

Matériel et méthode

L’étude des effets des PE a été réalisée dans un système d’expression hétérologue de surexpression de RXFP2 humain dans des cellules HEK293. L’activité du récepteur a été analysée en mesurant la production d’AMPc intracellulaire.

Résultats

Nous avons tout d’abord vérifié que les différents PE testés n’induisent pas de toxicité cellulaire (test MTT). Le DEHP et le DBP à des concentrations comprises entre 10-10M et 10-4M augmentaient de 40% l’action de l’INSL3. De la même façon, le BPA entre 10-9 et 10-5M potentialisait de 10 à 25% la réponse à l’hormone. Ces composés amplifiaient d’environ 20% l’activité constitutive de RXFP2. Cet effet était spécifique de RXFP2 car ils n’agissaient pas sur l’activité de l’adénylate cyclase (synthèse AMPc) ou des phosphodiestérases (PDE) (dégradation AMPc). L’analyse des courbes dose-réponse a montré qu’ils pourraient agir comme des modulateurs allostériques positifs, en augmentant la puissance et/ou l’efficacité de l’INSL3.

Conclusion

Nous montrons donc que RXFP2 intervient dans le mode d’action reprotoxique du DEHP, DBP et BPA.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.