CO-78

E. Feigerlova*a (Dr), H. Laurellb (Dr), H. Mittrec (Dr), ML. Kottlerc (Pr), M. Deshayesd (Dr), P. Balaguere (Dr), W. Bourgete (Dr), JF. Arnalb (Pr), R. Maréchaudf (Pr), S. Hadjadjf (Pr), P. Gourdyg (Pr)

a Service d'endocrinologie, diabétologie et nutrition, CHRU de Nancy, Nancy, FRANCE ; b INSERM UMR 1048, I2MC, Université de Toulouse, Toulouse, FRANCE ; c Service de Génétique, CHU de Caen, Caen, FRANCE ; d Unité de médecine de la reproduction, CHU de Poitiers, Poitiers, FRANCE ; e INSERM UMR 1194, Université de Montpellier, Montpellier, FRANCE ; f Service de Médecine interne, diabétologie et maladies métaboliques, CHU de Poitiers, Poitiers, FRANCE ; g INSERM UMR 1048, I2MC, Université de Toulouse; Service de Diabétologie, Maladies Métaboliques et Nutrition, CHU de Toulouse, Toulouse, FRANCE

* eva.feigerlova@fulbrightmail.org

Introduction:Les cas rarissimes de mutations du gène ESR1, codant le récepteur des estrogènes alpha (ERα), se traduisent par un syndrome d’insensibilité aux estrogènes sans solution thérapeutique efficace à ce jour. Nous décrivons une patiente (20 ans) avec une aménorrhée primaire sans développement mammaire, des ovaires polykystiques et ostéoporose sévère, porteuse d’une mutation inactivatrice d’ESR1 et mettons en évidence la restauration partielle de certains effets biologiques des œstrogènes.

Méthodes: L'analyse du gène ESR1 identifie un nouveau variant (p.Met543Thr), à l'état homozygote, dans le domaine de liaison au ligand (AF-2). Les études fonctionnelles in vitro montrent: une faible diminution de l’affinité du variant M543T pour E2; une baisse importante de l’activité transcriptionnelle impliquant AF-2; et la possibilité de sa restauration partielle avec des concentrations importantes de ligand.

Résultats: La patiente (IMC 28 kg/m2) présente un excès d’adiposité abdominale (DEXA) et discrète surcharge graisseuse hépatique (spectroscopie IRM). La dysfonction métabolique associe la résistance à l'insuline sévère (HOMA-IR 11,5), sensibilité à l’insuline diminuée (SI-OGTT Stumvoll: -0,05), indice insulinogénique ΔIns30/ΔGluc30 augmenté (7,3), lipidémie normale avec une leptinémie augmentée. L’administration d’une forte dose d’EE (50 à 100 μg/j) a permis d’améliorer la sensibilité à l’insuline (HOMA-IR: 5,9; SI-OGTT Stumvoll: 0,02; ΔIns30/ΔGluc30: 0,8) et abaisser la leptinémie. Il y avait une augmentation de certaines protéines hépatiques oestrogéno-régulées, et du rapport E2/T, sans effet sur l’endomètre et l’os.

Discussion:Les résultats de l’épreuve thérapeutique suggèrent la possibilité de restauration partielle des effets des œstrogènes. Les hypothèses de l’action des estrogènes sont discutées.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.