Hypothyroïdie induite par l’amiodarone: à propos de 24 cas
H. Jenzri*a (Dr), A. Ben Abdelkrima (Dr), B. Ben Amora (Dr), Y. Hasnia (Dr), M. Kacema (Pr), M. Chaïeba (Pr), A. Maaroufia (Pr), K. Acha (Pr)
a Service d’Endocrinologie-Diabétologie, CHU Farhat Hached, Faculté de médecine de Sousse, Sousse, TUNISIE
* jenzri@hotmail.fr
Introduction
L'amiodarone, molécule riche en iode, est un anti-arythmique puissant. IL se complique de dysthyroidie dans 15 à 20% des cas.
Le but de notre travail est d'étudier les aspects cliniques et évolutifs de l'hypothyroïdie liée à l'amiodarone.
Matériels et Méthodes
Étude rétrospective incluant 24cas d'hypothyroïdie induite par l'amiodarone colligés entre 1997 et 2018 au service d'Endocrinologie de l'hôpital Farhat Hached de Sousse
Résultats
Il s'agit de 15 femmes et 9 hommes d'âge moyen 66,4 ans(41-83 ans). L'amiodarone était indiquée pour traiter une ACFA dans 21cas, un flutter auriculaire dans 2cas et des ESV dans 1cas. La durée moyenne de traitement était de 28,7 mois. La quantité moyenne de l'iode ingéré était en moyenne de 51,4g. La surcharge iodée a été survenue sur une thyroïde antérieurement saine dans 9cas (Groupe1) et sur une thyroïde pathologique dans 15cas (Groupe2). Chez 6 patients les signes d'hypothyroïdie apparaissaient en moyenne 5,7 mois après l'arrêt de l'amiodarone. Le taux moyen de TSH était plus élevé dans Groupe2 (41,3 mUI/l dans Groupe2 vs 17,6 mUI/l dans Groupe1, p= 0,013). Le traitement a été arrêté chez 9 patients. La normalisation spontanée du bilan thyroïdien a été observée chez 4 patients ayant des anticorps anti-TPO négatifs, au bout de 4,2 mois. L'opothérapie substitutive a été prescrite chez 17 patients.
Conclusion
La surcharge iodée due à l'amiodarone est massive et prolongée. De ce fait, Le dépistage pré-thérapeutique ainsi qu’un suivi minutieux, sont indispensables afin d'adapter à temps la stratégie thérapeutique.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.