C. Cugnet Anceau*a (Dr), S. Reffetb (Dr), M. Amini-Adlec (Dr), S. Dallec (Pr)

a Service d'endocrinologie, diabétologie et maladies métaboliques ImmuCare Groupement Hospitalier Sud Hospices Civils de Lyon, Pierre Benite, FRANCE ; b Service d'endocrinologie, diabétologie et maladies métaboliques Groupement Hospitalier Sud Hospices Civils de Lyon, Pierre Benite, FRANCE ; c Service de dermatologie ImmuCare Groupement Hospitalier Sud Hospices Civils de Lyon, Pierre-Benite, FRANCE

* christine.cugnet-anceau@chu-lyon.fr

Les inhibiteurs de check-points immunitaires sont à l’origine de complications endocriniennes. Le pembrolizumab, anti-PD1 provoque 3,4 à 7,8% d’hyperthyroïdie.

Une femme de 65 ans était traitée par pembrolizumab pour un mélanome métastatique. Elle était sous cordarone depuis 9 mois dans un contexte de cardiomyopathie ischémique. Sa TSH était normale en évaluation préthérapeutique. Après la deuxième injection (J39), elle a présenté une hyperthyroïdie (TSH:0,02 mUI/L,T3L:6,8 pmol/L,T4L:44,6 pmol/L), associée à des douleurs angineuses (grade 3). L’immunothérapie a été suspendue à J42, la cordarone à J56.

Les anticorps anti-recepteur de la TSH, anti-TPO et anti-thyroglobuline étaient négatifs. L’échographie thyroïdienne était normale, la scintigraphie thyroïdienne était blanche et le Pet scanner ne retrouvait pas de fixation thyroïdienne.

Devant l’absence d’amélioration clinique et biologique malgré β-bloquant à dose maximale, une corticothérapie à 0,5mg/kg/j a été débutée à J62. L’immunothérapie a pu être reprise 4 semaines après d’introduction de la corticothérapie. Les hormones thyroïdiennes périphériques se sont normalisées 6 semaines après l’introduction de la corticothérapie.

Sous pembrolizumab, l’hyperthyroïdie est brève, évoluant vers l’hypothyroïdie dans 42 à 75% des cas avec fixation intense de la thyroïde au petscanner. L’évolution thyroïdienne et l’imagerie orientent chez cette patiente vers une hyperthyroïdie à la cordarone de type II.

Le pembrolizumab semble avoir joué le rôle de déclencheur de cette hyperthyroïdie à la cordarone. On peut suspecter une interaction péjorative de ces 2 molécules. Il semble justifier de réaliser une surveillance étroite du bilan thyroïdien dans cette situation.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.