W. Skouri*a (Dr), N. Boussettaa (Dr), S. Sayhia (Dr), R. Dhahria (Dr), I. Gharsallaha (Pr), F. Ajilia (Pr), B. Louzira (Pr)

a service de medecine interne ,Hopital Militaire de Tunis, Tunis, TUNISIE

* skouriwafa@gmail.com

L’ostéomalacie oncogénique est une pathologie acquise rare. En raison de sa faible prévalence, le diagnostic est classiquement retardé.

Patiente âgée de 60 ans, sans antécédents pathologiques, admise pour exploration de douleurs osseuses diffuses avec un état de fatigue chronique et une difficulté à la marche, depuis 2 ans sans altération de l’état général. L’examen trouvait une marche dandinante avec un aspect incurvé des jambes et une faiblesse musculaire proximale. La phosphorémie était à 0 mmol/L avec une phosphaturie anormalement normale à 13,8 mmol/24h et le TRP (taux de réabsorption du phosphore) était à 71,39% (VN : 85-95%). La calcémie, le taux de PTH, la vitamine D étaient normaux. Les Phosphatases alcalines étaient élevées. Une hypokaliémie à 3,2 mmol/L avec une kaliurése à 41 mmol/24h ont été objectivées renforçant l’hypothèse d’un dysfonctionnement tubulaire. Le taux du FGF23 (Fibroblast growth factor 23) était à 2 fois la Normale. Le diagnostic d’une ostéomalacie hypophosphatémique oncogénique a été suspecté. Le taux de la chromogranine A était à 246 ng/L (VN<100 ng/L) et le taux de NSE était à 86 µg/L (VN<15 µg/L). La TDM thoraco-abdomino-pelvienne était normale. La scintigraphie à l’octréoscan était normale. Il s’agissait d’une tumeur neuro-endocrine de localisation iléale mise en évidence au PET-SCAN par une fixation hyper métabolique pathologique de la dernière anse iléale. Une amélioration clinique a été obtenue avant même la chirurgie sous traitement médical substitutif.

Devant toute ostéomalacie oncogénique, une enquête étiologique minutieuse à la recherche surtout d’une néoplasie doit être menée avant de retenir une origine idiopathique.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.