G. Belleton*a (Dr), N. Germaina (Pr), C. Massoubreb (Pr), B. Raveyb (Dr), B. Galuscaa (Pr)

a Service Endocrinologie et Centre référent TCA du CHU de SAINT ETIENNE, Saint Etienne, FRANCE ; b Service Psychiatrie et Centre référent TCA du CHU de SAINT ETIENNE, Saint Etienne, FRANCE

* gwenaelle.belleton@chu-st-etienne.fr

OBJECTIF: Evaluer la réalité épidémiologique de l’anorexie mentale (AM) chez les femmes plus âgées que la description classique et caractériser un groupe d'AM de plus de 35 ans.

MÉTHODES: Des données psychosociales et psychiatriques, des paramètres nutritionnels et hormonaux ont été collectés chez 50 patientes AM de plus de 35 ans (AM35) extraites de 600 patientes souffrant de troubles de l'alimentation (TCA) hospitalisées au CHU de SAINT-ETIENNE de 2013 à 2019 et comparés à un groupe témoin de poids normal et de jeunes patientes AM (AMJ).

RÉSULTATS: La prévalence des AM35 était de 31,8%, avec 94% de formes chroniques et 62% restrictives. 74% des AM35 présentaient des comorbidités psychiatriques, dont 60% de dépression, 43% d'anxiété, 40% de troubles de la personnalité et 12% des trois associées ; 46% d’antécédent d’hospitalisation en psychiatrie, 26% de tentatives de suicide ; 42% d’isolement social. Malgré le même IMC que les AMJ, Les AM35 présentaient des taux de T3 libre et de leptine plus élevés, une grande hétérogénéité d'adaptation et 42% d’hypogonadisme hypergonadotrope chez les femmes de plus de 50 ans. Les AM35 présentaient 42% de fractures osseuses spontanées et une corrélation négative forte entre durée d’évolution et T-score fémoral (R2=0.36).

DISCUSSION: L'AM chez les femmes de plus de 35 ans est fréquente plutôt chronique et restrictive avec des troubles psychiatriques et un retentissement psychosocial majeurs. Les conséquences somatiques osseuses sont graves mais l'évolution des paramètres nutritionnels avec la durée de la maladie suggère une adaptation possible de l'équilibre énergétique et du poids corporel.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.