M. Flocard*a (Mlle), N. Jeandidiera (Pr), T. Bahougnea (Dr)

a CHRU Strasbourg, Strasbourg, FRANCE

* mat.flocard@gmail.com

Les recommandations de la SFE de 20181 préconisent la réalisation d’un bilan hormonal systématique régulier chez les patients traités par immunothérapie afin de dépister la survenue d’hypophysite responsable d’insuffisance anté-hypophysaire pouvant altérer la qualité de vie et surtout engager le pronostic vital. Nous présentons ici une cohorte rétrospective de 12 patients traités par immunothérapie avant la parution des recommandations (antiCTLA-4 et antiPD1 dans 58% des cas) et compliquée d’hypophysite avec un délai moyen pour le diagnostic de 7 ± 5 mois et un suivi moyen après le diagnostic de 15 ± 11 mois. Des critères cliniques, biologiques et radiologiques ont été analysés. Un dosage, antérieur au diagnostic d’hypophysite, du cortisol sanguin de 8h et des gonadotrophines n’a jamais été retrouvé. Un bilan thyroïdien a été retrouvé dans 40% des cas. Cliniquement, 90% des patients présentaient une asthénie au moment du diagnostic. Biologiquement, 100% des patients présentaient une insuffisance corticotrope (IC) diagnostiquée uniquement avec un cortisol/ACTH à 8h. Une insuffisance thyréotrope et gonadotrope était retrouvée dans 33 et 25% des cas, respectivement. Comparativement à une cohorte de patients traités par anti-CTLA-4 seul et ayant bénéficié de dosages hormonaux réguliers2, le diagnostic d’hypophysite est 5 mois plus tardif avec une plus faible proportion d’insuffisance associée. Une modification des modalités de dépistage permettrait le diagnostic plus précoce d’une IC et notamment de forme asymptomatique pouvant induire une insuffisance surrénalienne aiguë en cas d’événement intercurrent.

1 Castinetti et Al, Endocrine Related Cancer 2019

2 Albarel et Al, Endocrine Related Cancer, 2015

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.