SY08-002

H. Lefebvre*a (Pr), AG. Lopezb, C. Duparcc, J. Wilsd, E. Louisetc

a Normandie Univ, UNIROUEN, CHU de Rouen, Service d’Endocrinologie, Diabète et Maladies Métaboliques / INSERM U1239, Laboratoire de Différenciation et Communication Neuronale et Neuroendocrine (DC2N), Rouen, FRANCE ; b Normandie Univ, UNIROUEN, CHU de Rouen, Service d’Endocrinologie, Diabète et Maladies Métaboliques, Rouen, FRANCE ; c Normandie Univ, UNIROUEN, INSERM U1239, Laboratoire de Différenciation et Communication Neuronale et Neuroendocrine (DC2N), Rouen, FRANCE ; d Normandie Univ, UNIROUEN, INSERM U1239, Laboratoire de Différenciation et Communication Neuronale et Neuroendocrine (DC2N) / CHU de Rouen, Service de Pharmacologie, Rouen, FRANCE

* Herve.Lefebvre@chu-rouen.fr

    La sécrétion d’aldostérone est principalement contrôlée par le système rénine-angiotensine (SRA) circulant. Néanmoins, le blocage pharmacologique du SRA n’entraîne qu’une baisse partielle et transitoire de l’aldostéronémie. Cette observation suggère que d’autres mécanismes physiologiques sont impliqués dans la régulation de la production d’aldostérone. Si le rôle stimulant du potassium est bien établi depuis plusieurs années, d’autres signaux bioactifs ont vu leur implication démontrée plus récemment. Ainsi, il apparaît que les produits de sécrétion adipocytaire comme la leptine, sont capables d’activer la sécrétion d’aldostérone. D’autres facteurs régulateurs sont relargués au sein même de la glande surrénale et modulent, de ce fait, la production de minéralocorticoïde de façon paracrine. Parmi ces derniers, la substance P (SP), une tachykinine libérée par des terminaisons nerveuses au contact des cellules surrénaliennes productrices d’aldostérone, stimule in vitro la sécrétion d’aldostérone par le biais de son récepteur NK1. L’effet de la SP sur la synthèse des minéralocorticoïdes est relayé par la voie de signalisation intra-cellulaire ERK. In vivo, l’inhibition de l’action de la SP par un antagoniste NK1, l’aprépitant, provoque une réduction de la production globale d’aldostérone d’environ 30% chez le volontaire sain. L’aprépitant entraîne une diminution de l’aldostéronémie en position couchée mais n’affecte pas le taux circulant d’aldostérone en position debout. La commande nerveuse de la sécrétion d’aldostérone via la SP apparaît donc complémentaire de l’action du SRA. Ce nouveau mécanisme régulateur pourrait être impliqué dans l’hyperaldostéronisme satellite du syndrome métabolique ou du syndrome des apnées du sommeil, et dans l’hypertension artérielle essentielle à rénine basse.

    L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.