C. Nachtergaele*a (Mlle), E. Jalia (Dr), L. Monceau-Barouxb (Dr), V. Kerlana (Pr)

a Service d'endocrinologie, diabétologie et maladies métaboliques, CHU Cavale-Blanche, Brest, FRANCE ; b Service d'oncologie, CHU Morvan, Brest, FRANCE

* nachtergaele.charlotte@yahoo.fr

Introduction : Le dosage de l’oestradiol est utilisé pour s’assurer de la bonne freination de l’axe gonadotrope chez des patientes non ménopausées atteinte de cancer du sein. Nous rapportons une interférence entre le Fulvestrant (FASLODEX®), antagoniste compétitif des récepteurs aux œstrogènes (RE) et le dosage d’estradiol.

Observation : Il s’agit d’une femme de 27 ans atteinte d’un cancer du sein droit infiltrant SBR II, RH+, HER2 non surexprimé, diagnostiqué en 2016, métastatique sur le plan osseux, traité par chimiothérapie néo-adjuvante, chirurgie, radiothérapie et une hormonothérapie par agoniste de la GnRH et un anti-aromatase. Évolution en juillet 2019 avec de nouvelles métastases osseuses et reprise de la radio-chimiothérapie, et modification en Octobre 2019 de l’hormonothérapie avec introduction du Fulvestrant associé à l’agoniste de la GNRH . Un contrôle du bilan hormonal à un mois retrouve une LH à 0,05mUI/L, une FSH à 5,87mUI/L mais avec une œstradiolémie à 205 pg/ml, et recontrôlée augmentée à plusieurs reprises. Une ovariectomie bilatérale est réalisée en février 2020 avec une œstradiolémie post-opératoire à 270pg/mL puis 339pg/mL (dosage Abott Architect) en avril 2020 alors que la TEP-TDM ne retrouve pas de maladie persistante. Une interaction de dosage est alors suspectée.

Discussion : Le Fulvestrant a une affinité comparable à l’œstradiol sur les RE et une structure similaire à l’œstrogène, et entraine des interférences par réactions croisées avec les immuno-dosages de nombreux kits (Roche ELECSYS, VITROS, Siemens Centaur, et Abott Architect). Sous Fluvestrant, un dosage par LC/MS est préférable.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.