PL. Herman*a (M.), C. Coppeb (Dr), F. Kohlera (Dr), MC. Vantyghema (Pr), H. Hoth-Guechota (Dr)

a CHRU Lille, Lille, FRANCE ; b CH Dunkerque, Dunkerque, FRANCE

* plherman@hotmail.fr

Introduction : Nous rapportons le cas d’un adénome corticosurrénalien dont le diagnostic était évident mais dont les dosages biologiques prêtaient à confusion.

Observation : Monsieur M. 46 ans, réalise un angio-scanner dans le cadre d’une fracture tibiale ouverte, compliquée d'un retard de cicatrisation évoluant depuis plus de 2 ans. Un « incidentalome » surrénalien droit de 32 mm est découvert. Le patient est adressé en endocrinologie, le syndrome de Cushing (SdC) clinique est évident. Le bilan biologique est paradoxalement en faveur d’un SdC ACTH-dépendant (cortisol à minuit à 12,1 µg/dl, ACTH en regard à 95 pg/ml). Les dosages sont réitérés en ville, l’ACTH est alors indosable (< 1 ng/l). La dichotomie entre les valeurs d’ACTH élevées en hospitalisation et indosables en ville conduit à réaliser des investigations étiologiques complémentaires non nécessaires (tests dynamiques, IRM hypophysaire, tomodensitométrie thoraco-abdominopelvienne et scintigraphie au Noriodocholestérol). Or il s’agissait bien d’un SdC ACTH-indépendant, la mesure d’ACTH était mise en défaut par le dosage Immulite (Siemens) et la présence d’une interférence de type hétérophile positive pour l’ACTH a été confirmée par le dosage Eclia-Cobas (Roche).

Discussion : La mesure de l’ACTH est actuellement déterminée via des techniques d’immunodosages non compétitifs ou immunométriques. Les anticorps hétérophiles constituent une cause d’interférences, inhérentes aux techniques d’immunodosages reposant sur cette technique dite « sandwich ». Grasko et al. sont les premiers à décrire cette interférence affectant positivement le dosage de l’ACTH dans le cadre du bilan d’un SdC. Cette notion demeure méconnue du clinicien et probablement sous-estimée.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.