II-003

H. Lefebvre*a (Pr), C. Duparcb (Dr), AG. Lopezc (Dr), L. Amard (Pr), MC. Zennaroe (Dr), E. Louisetb (Dr)

a INSERM U1239, Service d'Endocrinologie, Diabète et Maladies Métaboliques, Université et CHU de Rouen Normandie, Rouen, FRANCE ; b INSERM U1239, Université de Rouen Normandie, Rouen, FRANCE ; c INSERM U1239, Service d'Endocrinologie, Diabète et Maladies Métaboliques, Université de Rouen Normandie, Rouen, FRANCE ; d Unité d'Hypertension Artérielle, Hôpital Européen Georges Pompidou, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Paris, FRANCE ; e Inserm, PARCC, Université de Paris, Paris, FRANCE

* herve.lefebvre@chu-rouen.fr

Le cortex surrénalien est un tissu complexe comportant, outre les cellules stéroïdogènes, de nombreux types cellulaires tels que les cellules chromaffines, des neurones et des cellules immunocompétentes. Cette structure histologique favorise la mise en place de communications inter-cellulaires impliquant le relargage local de signaux régulateurs variés incluant des neurotransmetteurs conventionnels, des peptides bioactifs et des cytokines. Ainsi, il est maintenant établi que la sécrétion d’aldostérone est contrôlée par des facteurs paracrines intra-surrénaliens. En particulier, les mastocytes sont capables d’activer la production de minéralocorticoïde via la libération locale de sérotonine et l’activation du récepteur sérotoninergique de type 4 (5-HT4) exprimé par les cellules de la zone glomérulée. Cette interaction fonctionnelle mastocyte/cellule corticosurrénalienne joue vraisemblablement un rôle dans la physiopathologie de l’hyperaldostéronisme primaire comme le suggèrent l’augmentation de la densité mastocytaire et la surexpression du récepteur 5-HT4 dans les adénomes surrénaliens producteurs d’aldostérone. Des données récentes montrent que la sécrétion d’aldostérone par la glande surrénale humaine est également stimulée par la substance P libérée par des fibres nerveuses intra-surrénaliennes. L’action de la substance P est relayée par le récepteur NK1 et la voie ERK/phosphoERK. In vivo, l’administration d’un antagoniste NK1, l’aprépitant, à des volontaires sains entraîne une réduction des taux urinaires et plasmatiques d’aldostérone, montrant ainsi que le système nerveux autonome exerce un contrôle stimulant direct de la production de minéralocorticoïde. Ces données ouvrent des perspectives intéressantes pour le développement de nouvelles approches diagnostiques et thérapeutiques ciblant les facteurs paracrines intrasurrénaliens et leurs récepteurs, dans la prise en charge des affections surrénaliennes.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.