CO-044

V. Suteau*a (Dr), L. Gourdina (M.), F. Illouza (Dr), A. Collinb (Dr), M. Muniera (Dr), S. Ghamrawic (Dr), M. Brietc (Pr), C. Brieta (Dr), P. Rodiena (Pr)

a CHU Angers, Service Endocrinologie-Diabétologie-Nutrition, Angers, FRANCE ; b CHU Angers, Département de pathologie cellulaire et tissulaire, Angers, FRANCE ; c CHU Angers, Laboratoire de pharmacologie, Angers, FRANCE

* valentine.suteau@chu-angers.fr

Introduction

Le cancer thyroïdien réfractaire représente la majorité des décès par cancer de la thyroïde. Les traitements actuels étant limité aux inhibiteurs de tyrosine kinase avec des effets secondaires limitant son utilisation, il est nécessaire de développer de nouveaux modèles in vitro adaptés, afin d’élargir l’arsenal thérapeutique et s’orienter vers des traitements personnalisés. L’objectif était d’établir une lignée dérivée d’une ascite métastatique d’un cancer thyroïdien réfractaire et de mettre en place un système de criblage pharmacologique.

Méthode

A partir de l’ascite tumorale d’un cancer papillaire de la thyroïde réfractaire, métastatique et évolutif, des cellules ont été isolées et maintenues en culture. Après sélection clonale par dilution limite, la lignée obtenue a été soumise à une caractérisation phénotypique (RT-qPCR et immunohistochimie) et à un séquençage de l'ADN. Un criblage pharmacologique reposant sur la mesure de la viabilité cellulaire (CellTiter-Glo) a été ensuite réalisé testant des molécules éligibles à du repositionnement de médicaments.

Résultat

La lignée conservait les marqueurs thyroïdiens (TTF1, PAX8, TSHR, thyroglobuline et TPO) hormis l’expression de NIS. Le système de criblage pharmacologique a permis d’identifier un antagoniste de HTR7, un agoniste de S1PR2 et un agoniste de HRH1 ayant des effets anti-prolifératifs.

Conclusion

Ce travail décrit pour la première fois la possibilité d’obtenir une lignée thyroïdienne à partir de liquide d’ascite métastatique plutôt que de la tumeur primitive. Ce modèle préclinique pourrait être très prometteur pour étudier la réponse clinique aux médicaments anticancéreux de manière personnalisée. L’utilisation d’épanchement pleural, plus fréquent que l’ascite métastatique, serait également une piste intéressante.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.