CO-084

E. Bokobzaa (Mlle), V. Tiroillea (M.), E. Verhoeyenb (Dr), A. Kruga (M.), S. Clavela (Dr), F. Bosta (Dr), C. Hinaultc (Dr), N. Chevalier*c (Pr)

a Université Côte d’Azur, Inserm U1065, C3M, Nice, FRANCE ; b Université Côte d’Azur, Inserm U1065, C3M & CIRI – International Center for Infectiology Research, Inserm, U1111, Université Claude Bernard Lyon 1, CNRS, UMR5308, Ecole Normale Supérieure de Lyon, Université Lyon, Lyon, FRANCE ; c Université Côte d’Azur, Inserm U1065, C3M & Université Côte d’Azur, CHU de Nice, Nice, FRANCE

* chevalier.n@chu-nice.fr

L’identification de perturbateurs endocriniens (PE) en amont de leurs effets néfastes sanitaires est complexe, notamment lorsqu’elle intègre les effets à faibles doses et les effets cocktails. L’évolution de la réglementation européenne impose par ailleurs de développer des modèles d’étude alternatifs.

Pour répondre à ces questions, nous proposons d’utiliser le modèle in vitro d’organoïdes, dérivé de cellules souches adultes murines ou humaines, et appliqué à la différenciation androgéno-dépendante de la glande prostatique. Ces organoïdes miment l’architecture de la glande prostatique, composée d’une couche externe de cellules type "basal" et d’une couche interne de cellules type “luminal”, avec une cavité centrale correspondant aux sécrétions du liquide prostatique.

La croissance de ces organoïdes, obtenus après mise en culture de cellules souches isolées de tissus prostatiques, est dépendante de la dihydrotestostérone (DHT), notamment dans la phase terminale. Les organoïdes prostatiques évoluent vers un phénotype “cystique” uniquement en présence de DHT; phénotype confirmé en utilisant soit un inhibiteur spécifique du récepteur androgénique (AR), soit après invalidation du gène AR par la technique CRISPR-cas9. L’exposition des organoïdes au dichlorodiphényldichloréthylène (1 µM), PE à activité anti-androgénique, reproduit le phénotype compact sans effet cytotoxique. Ce phénotype est dû à une absence de sécrétion des cellules luminales, probablement incomplètement différenciées (analyse de transcriptomique en cours).

Ces premiers résultats montrent que les organoïdes constituent un outil prometteur pour identifier les effets adverses des PE à partir de critères morphologiques relativement simples et reproductibles. Nous étudions aujourd’hui d’autres voies de signalisation et testons d’autres molécules afin de compléter nos travaux.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.