SY10-002

B. Heude *a (Mme), B. Charlesa (Dr)

a Inserm CRESS U1153, Paris, FRANCE

* barbara.heude@inserm.fr

La fréquence du surpoids de l’enfant a augmenté de façon rapide dans la seconde moitié du 20e siècle. Cette tendance a été décrite chez les enfants dès l’âge pré-scolaire, et suggère une évolution de facteurs de risque intervenant très tôt dans la vie de l’individu, et possiblement dès la vie intra-utérine. Ce constat coïncide avec le développement du concept de la DOHaD (Developmental Origins of Health and Disease) qui suggère l’existence d’une programmation précoce, et notamment fœtale, des maladies cardio-métaboliques de l’adulte. De nombreux travaux expérimentaux chez l’animal ont été menés afin de proposer des mécanismes biologiques permettant d’expliquer ce phénomène de « metabolic programming ». Chez l’homme, la majorité des études reposent sur des données de cohortes permettant de suivre la santé et le développement des enfants depuis leur vie intra-utérine jusqu’à l’adolescence, voire l’âge adulte. L’ensemble de ces travaux, dont certains reposent sur les cohortes de naissance françaises EDEN et Elfe et seront présentés, a permis de montrer que l’obésité maternelle, le gain de poids maternel excessif, le diabète gestationnel et le tabagisme maternel pendant la grossesse étaient des facteurs de risque avérés d’obésité ultérieure chez l’enfant. D’autres facteurs tels qu’une exposition pendant la grossesse à des polluants de l’environnement et des perturbateurs endocriniens pourraient également être en cause. Des analyses de biomarqueurs auprès de ces populations peut également permettre d’étudier de possibles mécanismes physiopathologiques. Enfin, il est important de souligner qu’il existe un gradient social du surpoids qui pourrait également trouver ses origines dès la vie fœtale.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.