V. Raverota (Dr), V. Raverot*b (Dr), P. Perrinb (Dr), P. Chansonc (Pr), E. Jouanneaub (Pr), T. Brued (Pr), G. Raverotb (Pr)

a Hospices Civils de Lyon, Bron, FRANCE ; b Hospices Civils de Lyon, Lyon, FRANCE ; c APHP, Paris, FRANCE ; d APHM, Marseille, FRANCE

* veronique.raverot@chu-lyon.fr

Contexte : Le dosage de prolactine est un élément important de la prise en charge des patients atteints d'adénome hypophysaire. La prolactine est connue pour être potentiellement sensible à l'effet crochet en présence de concentrations extrêmement élevées. Cette interférence est mentionnée dans la plupart des articles récents traitant du dosage de la prolactine et de la prise en charge des prolactinomes (1).

Objectif : L'objectif de notre étude était d'évaluer si la mention de l'effet crochet reste pertinente dans la pratique actuelle.

Méthodes : Le sérum d'un patient présentant un macroprolactinome géant a été dosé en utilisant tous les différents réactifs disponibles en France fin 2020 sur sérum natif et après dilution. Les notices techniques des réactifs ont été étudiées afin d'obtenir des informations sur les principes analytiques, le nombre d'étapes et la mention éventuelle de l'effet crochet.

Résultats : Quatorze réactifs ont été étudiés par 16 laboratoires; tous étaient des tests immunométriques à deux sites (sandwich), le plus souvent en 1 étape (11/14). Les résultats obtenus après dilution allaient de 17900 à 86900 µg/L. Un des réactifs testés était sensible à l'effet crochet, entraînant une concentration de prolactine faussement faible lorsqu'elle était mesurée sur le sérum natif (150 µg/L contre 17900 µg/L après dilution).

Conclusion : L'effet crochet existe encore dans une très faible minorité de réactifs. L'évolution des réactifs peut conduire à de nouveaux réactifs encore sensibles à cet effet dans le futur. Nous conseillons donc que cet effet crochet reste mentionné dans les recommandations.

1. Petersenn, Pituitary, 2020

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.