L. Szuwarskia (Dr), L. Szuwarski*a (Dr), H. Hoth-Guechota (Dr), O. Lascolsb (Pr), C. Vigourouxb (Pr), MC. Vantyghema (Pr)

a CHU Lille, Lille, FRANCE ; b APHP, Paris, FRANCE

* lucile.szuw@gmail.com

Les mutations d’AGPAT2 sont l’une des principales causes, autosomique récessive, de syndrome lipoatrophique généralisé. Nous rapportons une famille présentant un variant d’AGPAT2 non décrit, paradoxalement découvert dans un contexte d’obésité lipodystrophique.

Le propositus est une femme de 46ans, d’IMC 38kg/m² avec répartition adipeuse facio-tronculaire, amyotrophie des cuisses, pseudo-hypertrophie des mollets, insulinémie 21,6mUI/L, glycémie 0,82g/L, HbA1c 5,1%, triglycérides 1,57g/L, leptine 20ng/ml, stéatose hépatique 36%, graisse corporelle totale 38,6%. L’étude NGS montre une double substitution nucléotidique hétérozygote du gène AGPAT2 (c.646_647AA>TT, variant faux-sens p.K216L), non rapportée, non en faveur d’un caractère délétère selon les prédictions bio-informatiques.

Le père (73ans, IMC 32, graisse corporelle totale 29%, sans stéatose hépatique) et le fils (14ans, IMC 29.5) du propositus, porteurs du même variant, présentent le même phénotype androïde avec mains élargies, membres inférieurs courts. Glycémie, insulinémie, HbA1c, triglycérides et leptine sont respectivement à 1,08g/L-14,6UI/L-6%-0,66g/L(sous atorvastatine)-16,3ng/ml (leptine inadaptée à l’IMC) chez le père qui a une coronaropathie stentée et 1,06g/L- 65mUI/L-5,5%-1,53g/L-13,8ng/ml chez le fils non à jeun.

La mère (67ans, IMC 30, stéatose 13%, pourcentage de graisse 41%) et la fille (22ans, IMC 24,8) du propositus, non porteuses du variant, présentent une répartition adipeuse gynoïde. Glycémie, insulinémie, HbA1c, triglycérides et leptine sont respectivement à 1,01g/L-15,2mUI/L-5,6%-1,41g/L-44ng/ml chez la mère et 0,84g/L-18mUI/L-4,9%-1,52g/L-16,9ng/ml non à jeun chez la fille.

Aucun ne recevait d’antidiabétiques.

Conclusion : Ce variant d’AGPAT2, qui semble ségréger avec un phénotype clinique de surcharge pondérale lipodystrophique, modérément insulino-résistant, sur 3 générations, ne correspondant pas au phénotype classique lipoatrophique, soulève la question d’une éventuelle pathogénicité.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.