L'origine de l'ovaire n'est plus une énigme
MC. Chaboissier*a (Mme)
a IBV, Nice, FRANCE
* Marie-Christine.Chaboissier@unice.fr
Le sexe de l’embryon est décidé au moment de la fécondation par la transmission paternelle du chromosome sexuel X ou Y et la transmission d’un chromosome X par la mère. C’est le processus de détermination du sexe qui initie la différenciation sexuelle de l’embryon, en favorisant le développement de l’ébauche gonadique en testicule chez l’embryon XY et en ovaire chez l’embryon XX. Le déterminant testiculaire a été découvert au début des années 1990. Il s’agit du gène SRY, situé sur le chromosome Y, nécessaire et suffisant pour induire le programme de développement mâle. Il a fallu plus de 30 ans pour identifier le facteur initiant la différenciation ovarienne, un variant résultant d’épissage alternatif du suppresseur de la tumeur de Wilms, WT1. Cette isoforme est appelée -KTS par opposition à l'isoforme +KTS, qui contient les trois acides aminés supplémentaires Lysine, Thréonine et Sérine. L’isoforme -KTS est nécessaire pour induire le développement de l’ovaire chez les souris XX et peut empêcher le développement mâle lorsqu'elle est activée prématurément chez les embryons XY. Chez l’homme, la dérégulation de -KTS est responsable du syndrome de Frasier chez des patients de caryotype 46,XY atteints de néphropathie glomérulaire et de dysgénésie gonadique. Étant donné que -KTS agit très tôt au cours du développement, cette découverte ouvre de nouvelles perspectives de recherche sur le développement ovarien et permettra de mieux comprendre les réseaux de gènes impliqués dans de nombreux cas de troubles idiopathiques du développement du sexe.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.