Hypercalciurie et néphrolithiase au cours de l’hypoparathyroïdie chronique : données issues de la cohorte Epi-Hypo
JP. Bertocchio*a (Dr), O. Zougaghb (Mme), J. Soyerb (Mme), C. Nidercornc (Mme), P. Kamenickyd (Pr), MC. Vantygheme (Pr), G. Maruania (Dr), L. Groussina (Pr), M. Ovizef (Pr), A. Linglartd (Pr), P. Houilliera (Pr)
a AP-HP, Paris, FRANCE ; b SKEZI, Annecy, FRANCE ; c Hypoparathyroïdisme France, Annecy, FRANCE ; d AP-HP, Le Kremlin-Bicêtre, FRANCE ; e CHU de Lille, Lille, FRANCE ; f Amolyt Pharma, Ecully, FRANCE
* jean-philippe.bertocchio@aphp.fr
Introduction. Dans l’hypoparathyroïdie chronique (cHP), l’hypercalciurie est fréquente, son mécanisme reste peu clair. La répétition d’épisodes d’obstruction urinaire par lithiase peut jouer un rôle clé dans la détérioration progressive de la fonction rénale.
Méthodes. Epi-Hypo a débuté en 2016 en France incluant des patients avec cHP (>6 mois) et suivis en France. Sont exclus les hypoparathyroïdies transitoires et les pseudo-hypoparathyroïdies.
Résultats. Au 01/04/2024, 1317 participants uniques ont été inclus : 940 (71%) étaient des femmes et l’âge moyen au diagnostic était 42±18 ans. L’étiologie chirurgicale représentait 956 (73%) cas. La néphrolithiase/néphrocalcinose a été diagnostiquée chez 204 (15%) patients sur une période moyenne de 12±10 ans de suivi. L’hypercalciurie (>7,5 mmol/j chez les hommes et >6,25 mmol/j chez les femmes) était présente chez 168 (33 %) des patients. L’hypercalciurie était significativement plus fréquente chez les patients avec néphrolithiase/néphrocalcinose (48 vs 29%, p<0,001). L’analyse de survie (Kaplan-Meyer) montre que la néphrolithiase/néphrocalcinose était plus précoce par rapport au début de la maladie chez les patients avec hypercalciurie (logrank test p<0,001).
Discussion. Ces données indiquent que la néphrolithiase est plus fréquente chez les patients présentant une hypercalciurie. Le suivi de cette population peut permettre d’évaluer une relation causale entre hypercalciurie et néphrolithiase. Il suggère en outre que la normalisation de l’excrétion urinaire de calcium est un objectif thérapeutique clé chez les patients atteints de cHP. Son impact sur la fonction rénale reste à étudier.
L’auteur a déclaré le(s) conflit(s) d’intérêt suivant(s) :
JPB a reçu des honoraires de consultation de Takeda et Ascendis Pharma, PK a reçu des honoraires de consultation d’Ascendis Pharma et des invitations aux congrès d’Amolyt Pharma. La présente étude a été financée par une subvention d’Amolyt Pharma.