Résumé

CO-048

L’irréversibilité du traitement hormonal confrontée à l’histologie chez les transsexuels FtM.

M. Vermalle*a (Mme), A. Lazardb (Dr), L. Cravellob (Dr), AS. Perchenetc (Dr), G. Lagranged (Dr), D. Draid (Dr), A. Gorind (Dr), A. Maquigneaud (Mme), T. Bruea (Pr), M. Bonierbaled (Dr), F. Albarela (Dr)

a service d'endocrinologie, CRMR DEFHY, hôpital Conception, université Aix-Marseille/AP-HM, Marseille, FRANCE ; b Service de Gynécologie-Obstétrique, Pôle Parents-Enfants; AP-HM, Marseille, FRANCE ; c CHU Nord, AP-HM, Marseille, FRANCE ; d Service de psychiatrie, hôpital de la Conception, AP-HM, Marseille, FRANCE

* marie.vermalle@gmail.com

Il existe actuellement des débats portant sur le caractère irréversible de l’hormonothérapie chez les personnes transsexuelles. Si, en ce qui concerne les FtM (Femme vers Homme), Il est connu que les androgènes ont une action sur les organes génitaux, il existe peu d’informations sur la réversibilité de ces effets.

Objectif : Déterminer si un traitement androgénique au long cours entraine des modifications irréversibles sur l’appareil génital des patients transsexuels FtM.

Méthode : Analyse rétrospective des résultats anatomopathologiques des utérus et ovaires de 44 FtM ayant bénéficié d’une chirurgie de réassignation sexuelle entre 2005 et 2015 au CHU de Marseille.

Résultats : L’âge médian au début du traitement hormonal est de 25 ans (20-29). Après un traitement par testostérone injectable pendant 1,9 ans (1,5-2,3), une hysterectomie avec ovariectomie bilatérale est pratiquée après un arrêt d’androgénotherapie d’environ 15 jours à un âge médian de 27 ans (23-32). Le taux de testostérone médian avant l’intervention est de 4570 pg/mL (3940-5790). La majorité des ovaires présentent des kystes (70%) dont 25 (56,8 %) multiples. Des corps jaunes sont présents chez 20% des patientes, une prolifération et/ou imprégnation endométriale chez 43% et un endomètre quiescent chez 20%. Il n’existe aucune néoplasie ovarienne ou endométriale.

Conclusion : Ces données témoignent d’un effet de la testostérone sur l’appareil génital des FtM, qui, malgré un traitement prolongé et correctement adapté par androgènes, semble être à l’origine de modifications non irréversibles comme en témoignent les stigmates d’ovulation et l’activité endométriale persistantes chez une majorité de ces transsexuels.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.