B. Thomas*a (M.), H. Mutlua (Mlle), S. Borota (Dr)

a CHU BESANCON, Besancon, FRANCE

* baptistethms@gmail.com

Nous présentons un homme de 70 ans ayant présenté une dissociation atrio-ventriculaire en phase peropératoire d'une exérèse d'un phéochromocytome surrénalien gauche.

Il s'agit d'une découverte fortuite d'un phéochromocytome lors d'une exploration de prostatite. Un uroscanner avait mis en évidence une masse surrénalienne gauche de 91x86mm. Les explorations biologiques mettaient en évidence une chromogranine A à 9 fois la normale (9N), métanéphrine libre à 0.5N, normétanephrine libre à 3N, metanéphrine urinaire à 0.7N et normétanéphrine urinaire à 4N. Une scintigraphie MIBG ne mettait pas en évidence d'autre localisation. L'exérèse a été réalisée par coelioscopie. Lors de l’intervention et à trois reprise, une bradycardie à 30 battements par minute avec dissociation atrio-ventriculaire et échappement ventriculaire à QRS fins mais aussi larges est survenue. Le patient a été transféré aux soins intensifs de cardiologie pour la pose d'un pacemaker. Les suites opératoires étaient simples.

L'intérêt de la description de ce patient est d'exposer un cas de dissociation atrio-ventriculaire qui a pu être masquée et « corrigée » par le phéochromocytome puis révélé par son exérèse. Les décharges de catécholamine liées aux manipulations de la glande surrénale peuvent également être à l’origine d’un arrêt sinusal comme déjà publié dans la littérature.Sur le plan anesthésique, des poussées hypertensives liées à la manipulation de la glande surrénales sont décrites en phase peropératoire, ainsi que des hypokaliémies et hyperglycémies, liées à la sécrétion bêta-mimétique. Classiquement, il n'y a pas de description de troubles conductifs lié à l'exérèse d'un phéochromocytome ; cependant on retrouve quelques cas décrits.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.